If I could see perfume on night air – for lute
pour luth solo / durée env. 5′
Cette composition pour luth seul est dédiée à Susan King qui me l’a commandée, me proposant d’écrire une sorte de petite suite inspirée du beau poème de Judith E.P. Johnson (Tasmanie).
Il y a une certaine affinité entre son ambiance (sa subtilité, sa finesse, sa légèreté) et les sons du luth. Le poème peut être lu ou dit au début ou tout au long de la pièce. La musique peut également être jouée seule.
Description
La poétesse tasmanienne Judith E.P. Johnson (1945) est né à Launceston, en Tasmanie. Scolarisée à la maison,
son sujet de prédilection était l’écriture, à travers laquelle elle exprime son amour du lieu, les activités des oiseaux et des insectes dans son jardin, les changements saisonniers dans sa maison, la vue sur les montagnes, la rivière et la vallée.
Au fil des années, ses écrits ont été publiés dans divers journaux et magazines jusqu’à son premier livre de vers libres publié en 1997 par Van Diemen’s Land Publications. Il a été suivi de quatre autres, le dernier étant Landmarks (2005). Judith a alors commencé à rédiger un formulaire en anglais du haïku et du senryu – basés respectivement sur la nature et la nature humaine. En 2012, Seule à la fenêtre a été publié par Ginninderra Press, suivi de huit autres livres, dont Only the Vagues (2019), La Terre vue de la Lune (2022) et A Christmas Posy (2023). Judith a expliqué qu’elle trouve cette forme satisfaisante car elle peut exprimer ce qu’elle veut dire en quelques mots.
Dans son poème Pensées, Judith exprime le point de vue selon lequel les pensées sont illusoires.
« Si je pouvais voir le parfum dans l’air nocturne »
l’odeur des fleurs dans l’air printanier est quelque chose que nous ne pouvons pas toucher ou tenir, nous ne pouvons pas le contenir, tout comme nous ne pouvons pas contenir nos pensées.
« Pourrais-je voir votre présence absente ? »
Tout au long de notre vie, nous perdons des amis à mesure que des gens meurent ou s’éloignent, mais parfois nous pouvons en avoir un sentiment très fort. Ils sont complètement invisibles et pourtant nous les ressentons d’une manière ou d’une autre.
« Écoutez, écoutez bien pour entendre ce qui n’est pas dit ».
Quand nous avons ce sentiment de forte présence invisible, ce sentiment d’être là est si fort qu’on peut parfois presque entendre leur voix aussi.
Thoughts
I) If I could see perfume on Night air would I be able to see your absent presence? II) Listen! Listen closely so that you may hear what is not said. III) Tread lightly on the lives of others you cannot know their past. IV) Speak thoughtfully so your thoughts may not disturb the mind of another. V) I cannot catch the wind or keep moonshine yet I can feel you beside me when you are not there.
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Pensées
I) Si je pouvais voir du parfum dans l’air de la nuit serais-je capable de voir ta présence absente ? II) Écoute ! Écoute attentivement afin que tu puisses entendre ce qui n’est pas dit. III) Marche avec légèreté sur la vie des autres tu ne peux connaître leur passé. IV) Parle pensivement ainsi tes pensées ne pourront déranger l’esprit d’un autre. V) Je ne parviens pas à attraper le vent ou garder le clair de lune pourtant je peux te sentir à côté de moi quand tu n’es pas là. trad. JC Rosaz