Qi – 气 – Au commencement était le souffle – for alto flute

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Description

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Ce caractère très important en chinois, c’est l’air, le souffle, l’énergie, 氣 en écriture traditionnelle : la notion la plus ancienne que nous connaissons de ce mot désignait probablement la vapeur qui s’échappait de la cuisson du riz. Le caractère alors était composé du souffle 气 au dessus du riz 米.

C’est un concept essentiel de la culture chinoise qui désigne une substance fondamentale formant et animant l’univers et la vie. Dans cette approche spirituelle, le qi englobe tout l’univers et relie les êtres entre eux ; dans un organisme vivant, il circule à l’intérieur du corps par des méridiens qui se recoupent tous dans le « centre des énergies », seika tanden au Japon et dāntián en Chine. Il est donc présent dans toutes les manifestations de la nature.

Le concept de Qi n’a pas d’équivalent précis en Occident. On peut noter toutefois de nombreuses convergences avec la notion grecque de pneuma (souffle), et dans la même optique avec la notion d’esprit, en latin « spiritus » (dérivé de spirare = souffler) qui signifie souffle, vent. Un concept indien s’en rapproche : le prana.

En peinture traditionnelle chinoise, on fait souvent mention du Qi : « il faut parvenir à transmettre le Qi de notre corps dans la peinture en se concentrant et en le faisant passer par notre bras puis notre main et enfin le pinceau et le faire ainsi couler dans l’image ». Le mouvement que l’on fait pour peindre est, comme en calligraphie, souple et fluide, sans entrave. On retrouve le même principe dans les arts martiaux à divers degrés.

De même pour donner vie au son – les anciens diraient « l’animer de souffle » – on pourrait dire qu’il nous faut consacrer une place très importante au vide, afin d’espérer parvenir à exprimer l’âme même de la musique.


This very important character in Chinese is air, breath, energy, 氣 in traditional writing: the oldest notion we know of this word probably designated the steam that escaped from cooking rice. The character then was composed of the breath 气 above the rice 米.

It is an essential concept of Chinese culture that designates a fundamental substance forming and animating the universe and life. In this spiritual approach, qi encompasses the entire universe and connects beings together; in a living organism, it circulates inside the body by meridians that all intersect in the « energy center », seika tanden in Japan and dāntián in China. It is therefore present in all manifestations of nature.

The concept of Qi has no precise equivalent in the West. However, we can note many convergences with the Greek notion of pneuma (breath), and in the same vein with the notion of spirit, in Latin « spiritus » (derived from spirare = to blow) which means breath, wind. An Indian concept is close to it: prana.

In traditional Chinese painting, Qi is often mentioned: « we must succeed in transmitting the Qi of our body into the painting by concentrating and making it pass through our arm then our hand and finally the brush and thus make it flow into the image ». The movement we make to paint is, as in calligraphy, supple and fluid, without hindrance. We find the same principle in martial arts to varying degrees.

Similarly, to give life to sound – the ancients would say « to animate it with breath » – we could say that we must devote a very important place to emptiness, in order to hope to succeed in expressing the very soul of music.